Emma Clair-Dumont, une vie de défis

Mais qu’est allée faire la petite Normande, enfant d’un plat pays tranquille et fan de moto, sur le toit du Monde ? Quelle mouche l’a donc piquée pour gravir à 46 ans l’Everest le 12 mai 2022. Quitte à mettre sa vie en jeu puisque, évidemment, l’ascension comporte d’importants risques physiques.

« Quand j’ai eu 30 ans, je me suis fixé une liste de défis, raconte Emma Clair-Dumont. Je me suis dit qu’il y avait des choses que je ne savais pas faire mais que j’allais apprendre à faire en m’entourant d’experts, de gens qui savent. » Ainsi du running qu’elle ne pratiquait pas spécialement. En 2018 elle a participé à la mythique course des 7 marathons en 7 jours sur 7 continents dont l’Antarctique : le terrible 7.7.7.

Puis surgit l’épouvantail de l’Everest dans l’esprit d’Emma. Elle a donc appris les techniques, et sous la houlette notamment du docteur Hervé Collado, elle a travaillé en hypoxie pour gérer le souffle, et avec la cryothérapie pour habituer son corps aux températures extrêmes. « Que l’on soit une femme, un enfant, quiconque, même si on ne sait pas pratiquer un sport, on est capable d’y arriver, martèle l’aventurière. Cela suppose de se mettre un défi. On a toujours un rêve dans une activité. Dans le sport, on peut être capable de se dépasser. Il faut faire fi des avis des autres, de son milieu, et croire en son rêve. »

« Je n’ai jamais été la meilleure »

Emma insiste sur un point : « Je n’ai jamais vraiment été la meilleure, ni à l’école ni dans le sport. » Elle a tout de même traversé la Manche à la nage, remporté deux championnats du monde quad en rallye tout terrain, couru le marathon de New York puis celui du Pôle Nord et bien sûr vaincu le 7.7.7… Et on en oublie ! Cette maman est aussi engagée dans des actions entrepreneuriales en faveur des femmes et impliquée dans des associations de promotion de l’environnement, comme Pure Océan.

Pourtant, il y a une incroyable fraîcheur en elle, et une grande lucidité : « A l’école, on apprend toujours à être le meilleur, à devenir plus fort que les autres, comme dans le sport de compétition. Mais cela décourage beaucoup de jeunes. Moi je n’étais pas la meilleure et j’ai adoré pratiquer différents sports. Ma force, c’était de prendre du plaisir dans tout ce que je faisais. Le sport permet de se dépasser et de gagner confiance en soi. »