Obésité : la côte d'alerte

La dernière enquête épidémiologique nationale d’envergure sur le surpoids et l’obésité (Obépi-Roche 2020) souligne l’ampleur du problème : chez les enfants de 2 à 7 ans, 34% sont en surpoids et 18% obèses. Dans la classe d’âge suivante (8-17 ans), 21% sont en surpoids et 6% obèses.

L’étude note que l’obésité est inégalement répartie chez les 8-17 ans : 57% des enfants ont un parent obèse, 62% sont des garçons et 75% sont issus de catégories populaires et inactives (ouvriers, employés, chômeurs, hommes/femmes au foyer, etc.), soit 9 points de plus que dans l’ensemble.

Les chiffres qui tuent

Les clignotants sont à l’orange bien mûr !

  • 66% des jeunes en France de 11 à 17 ans présentent un « risque sanitaire préoccupant »  (selon l’étude ANSES 2020, sédentarité et inactivité physique). Ce risque est caractérisé par le dépassement simultané de deux seuils sanitaires : plus de 2h de temps d’écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour.
  • 49% présentent un risque « très élevé » : plus de 4h30 de temps d’écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique.

  • 40 à 60% des jeunes gens ne pratiquent pas d’autres activités physiques que celles obligatoires en EPS.

  • Les enfants de 6 à 16 ans ont perdu 25% de leur capacité cardiovasculaire en 40 ans.

  • Seuls 33% des adolescents de 11 à 17 ans pratiquent au moins 60 minutes par jour d’activité physique, comme le recommandent l’ANSES et l’OMS.

  • 29% des garçons et 27% des filles en Europe sont en surpoids (selon le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé, 3 mai 2022).

  • 1,2 million de décès en Europe sont dus annuellement au surpoids et à l’obésité.

  • L’espérance de vie d’une personne obèse est inférieure de 10 ans à l’espérance de vie moyenne.

Les filles moins actives

Si on prend la tranche des 11-14 ans, les filles sont moins nombreuses (15,5%) que les garçons (24%) à pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour (source : ANSES)..

Cette différence apparaît dès l’âge de 4 ans, se retrouve à 9-10 ans et persiste à l’adolescence. Le niveau d’activité des filles décroît avec l’âge, quel que soit leur degré d’engagement physique (actives, modérément actives ou inactives). Article de The Conversation, 6 mars 2022, par le Pr Laurent Grélot et Cécile Martha, Aix-Marseille Université.

Les mots qui alertent

L’Organisation Mondiale de la Santé s’alarme d’une « épidémie » d’obésité en Europe (mai 2022).

« Cette génération de jeunes est la première qui vivra peut-être moins longtemps que celle de ses parents. » Docteur Hervé Collado, médecin du sport, vice-président de M24.

« La pratique sportive, ce devrait être comme le brossage des dents, c’est-à-dire tous les jours. Et non pas deux fois par semaine. On ne se brosse pas les dents deux fois par semaine ! ». Nathalie Dufourc, professeur de sport aux collèges du Cours Bastide et Saint-Mauront.

« Play now or pay later » : joue maintenant ou paie plus tard.

La célèbre maxime anglaise résume l’importance de pratiquer le sport dès la petite enfance. « L’activité physique pendant la croissance induit également des effets positifs sur la santé tout au long de la vie : renforcement osseux, endurances musculaire et cardiorespiratoire, agilité, équilibre, souplesse, etc. » (L. Grélot/C. Martha. Ibid).

Les chiffres qui encouragent

L’activité physique réduit de 58% le risque de diabète de type 2, de 30% les risques de dépression, de 25% les risques de cancer du sein et d’accident vasculaire cérébral (étude 2019 de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité pour Paris 2024).