Ce "petit instituteur" comme il se définit a été frappé par le cancer à l'âge de 40 ans, en 2018. Après une lutte farouche contre la maladie, il s'est remis en selle grâce au sport. Il vient d'être sacré champion du monde des transplantés en Australie, en marche athlétique. Mais une autre maladie, cardiaque, refait surface. "Je crois que je vais devoir jouer le match retour" dit ce Bas-Alpin. Son témoignage nous fait un bien fou.

L’incroyable match en or de Benjamin Cornet

Respect ! Il y a 3 semaines - oui, vous avez bien lu, pas 3 mois ni 3 ans - Benjamin Cornet était transporté en urgence à Aix-en-Provence par le SAMU des Alpes-de-Haute-Provence. Il faisait un infarctus. Pose de stents. Le coeur un peu abîmé désormais. Il n'empêche. En ce vendredi de début juin, Benjamin avale sans moufeter les 3 étages pour rejoindre le local de M24 au sommet de l'école Sainte-Trinité.

Respect ! Il y a 3 semaines – oui, vous avez bien lu, pas 3 mois ni 3 ans – Benjamin Cornet était transporté en urgence à Aix-en-Provence par le SAMU des Alpes-de-Haute-Provence. Il faisait un infarctus. Pose de stents. Le coeur un peu abîmé désormais. Il n’empêche. En ce vendredi de début juin, Benjamin avale sans moufeter les 3 étages pour rejoindre le local de M24 au sommet de l’école Sainte-Trinité.

Immense paradoxe de la maladie.

« C’est un cancer, il faut rentrer »

Car en avril dernier, cet enseignant remportait la médaille d’or aux championnats du monde des transplantés, à Perth, en Australie. Victorieux devant son épouse et ses trois enfants aux anges, parmi 4.000 athlètes affutés comme des lames de rasoir. La consécration pour ce supporter de l’OM, grand marcheur devant l’Eternel depuis son village de Bras d’Asse, près de Digne.

Benjamin revient de loin. De très loin. Des portes de la mort en réalité.

L’énorme coup de pompe

2018, énorme coup de pompe. Benjamin s’est déjà fait une sérieuse alerte cardiaque, huit ans auparavant. Nouvelles analyses sanguines. Le téléphone sonne sur la route des vacances. C’est le médecin du labo.

Le verdict tombe comme un coup de tonnerre dans un ciel d’été : c’est un cancer. Une leucémie myéloïde aiguë, précisément. Il faut intervenir de toute urgence. Et, surtout, trouver un donneur de moelle osseuse. Son frère, qui vit à Nantes, lui donnera ce greffon lui permettant de renouveler son sang.

« La maladie, c’est comme le sport, parfois tu perds »

La suite ? C’est Benjamin qui la raconte dans la vidéo ci-dessus, avec cette incroyable sincérité qui le caractérise. Nous l’avons interrogé pour M24 avec Nathan Pulvar. Quel exemple pour nous inciter, jeunes et vieux, malades et bien-portants, à cultiver les valeurs physiques et morales du sport !

Ce qu’il raconte, c’est qu’affronter la maladie, c’est comme faire du sport. On se prépare, on lutte, on perd, parfois. A peine sa médaille accrochée autour du cou après cette magnifique expérience au bout du monde, Benjamin a repris le chemin de l’Institut Paoli-Calmettes, le centre régional de lutte contre le cancer de Marseille où il a été soigné. Les médecins cherchent la relation potentielle avec l’infarctus.

Benjamin est devenu onco-coach

Malgré la douleur intenable aux pieds, aux mains, sur toutes les zones d’appui, déclenchée depuis quelques jours avec cette résurgence encore mystérieuse, le randonneur ne lâche rien. Il continue son job de conseiller pédagogique à l’académie (il ne peut plus enseigner à des enfants car il risquerait d’être trop souvent malade) et d’onco-coach : son expérience, et sa formation acquise à la Faculté des Sciences du Sport de Luminy (Aix-Marseille Université) lui permettent d’aider des malades du cancer à rebondir grâce à la pratique d’une activité physique, d’abord tout en douceur évidemment.

C’est la rage d’avoir perdu en 1991 qui a fait marquer Basile Boli en 1993

« Les plus grandes défaites portent en germe les plus grandes victoires« , affirme Benjamin dans notre entretien. Et de citer le but de Basile Boli qui a permis à l’OM de remporter la Ligue des Champions en 1993 à Munich, face à Milan. « C’est un souvenir d’enfance. Basile Boli pleurant toutes les larmes de son corps en 1991 (à Bari après la finale perdue face à l’Etoile Rouge de Belgrade). Puis deux ans plus tard son coup de tête rageur à Munich qui permet à l’OM de gagner la Ligue des Champions. C’est sans doute une victoire qui doit à sa frustration deux ans plus tôt. »

Benjamin et Basile. Deux grands Bonshommes. Ce courage de lutter, de remporter des petites victoires au quotidien, Benjamin le cultive. « Peut-être qu’il va y avoir un match retour dans cette confrontation avec la maladie. Je m’y prépare. »