3 enfants sur 5 qui entrent en 6e ne savent pas enchaîner quatre sauts à cloche-pied. Une nouvelle étude conduite sur 9 000 petits Français révèle des capacités physiques en net recul.
L’alarme n’en finit pas de retentir dans les écoles françaises. Depuis 50 ans, le capital santé des jeunes fond comme neige au soleil.
On savait déjà qu’en 40 ans, les enfants avaient perdu 25% de leur capacité cardiovasculaire. En 1980, quand il voulait voir un copain, aller à son entrainement de basket ou se rendre à l’école, le minot avait, au choix, ses pieds ou son vélo. Aujourd’hui papa-maman le conduit en voiture, et en ville c’est le métro, le tramway sinon la trottinette électrique qui sont plébiscités (quand ce n’est pas Uber).
En 2023, marcher 20 ou 30 minutes pour rejoindre son lycée est devenu quasi inenvisageable. A l’époque moyenâgeuse de Packman, jouer consistait à taper dans un ballon dans la rue ou au square. En 2023, jouer c’est souvent s’enfermer devant un ou deux écrans dans son plumard.
Les enfants courent moins vite qu’en 1987
Que nous apprend cette nouvelle enquête financée par le ministère des Sports et l’assureur Matmut, qui a évalué le niveau de 9 000 élèves de 6e âgés de 10 à 12 ans ? Elle a analysé dans trois régions françaises et à travers de simples exercices les capacités respiratoires, cardiovasculaires et musculo-squelettiques.
Le journal Le Parisien, qui a dévoilé l’étude, rapporte d’abord que le test a dû être adapté et démarrer à 6 km/h (au lieu de 8) « car on présageait que le niveau de certains enfants ne pourrait pas répondre au premier palier« , précise le professeur François Carré, physiologiste cardiovasculaire et cardiologue du sport au CHU de Rennes. Les enfants ont couru à une vitesse maximale moyenne de 10,2 km/h, un chiffre en recul de 1 km/h pour les garçons et 0,6 km/h pour les filles depuis 1987.
Plusieurs enseignants interrogés par nos soins dans des écoles à Marseille confirment une baisse des capacités physiques. Elle se traduit même chez certains par un manque de coordination de gestes élémentaires, comme attraper un ballon.
Les enfants en surpoids vont tous avoir un accident cardiovasculaire
« Les chiffres sont très mauvais, souligne le professeur Carré auprès du Parisien, car au minimum la capacité physique devrait rester stable » (entre 1987 et 2023). La sentence qui suit est terrible : « Aujourd’hui, un sujet de 65 ans qui est actif, sans être sportif, ferait mieux que les jeunes. » Et le médecin enfonce le clou : « Une étude montre que les enfants en surpoids, entre 4 et 12 ans, vont tous avoir un accident cardiovasculaire avant 40 ans. Nos collégiens sont diabétiques, ils ont une pression artérielle et un taux de cholestérol plus élevés qu’en 1987.«
Vice-président de M24, le docteur Hervé Collado, médecin du sport à Marseille (il est référent en traumatologie du sport pour l’APHM et médecin-chef de la clinique Saint-Martin Sport), a pour sa part cette formule saisissante : « On est sans doute face à la première génération, nos enfants donc, qui vivra moins longtemps que celle de ses parents. »
Entre 2 et 7 ans, un enfant sur 2 est trop gros
En cause, la flambée du surpoids et de l’obésité chez les jeunes gens. Selon l’enquête Obépi de 2020, chez les enfants de 2 à 7 ans, 34% sont en surpoids et 18% obèses. Chez les 8-17 ans, 21% sont en surpoids et 6% obèses, dont une majorité de garçons. L’espérance de vie d’une personne obèse est réduite de dix ans.
Déjà en 2020, 49% des jeunes de 11 à 17 ans en France présentaient un « risque sanitaire très élevé » selon l’ANSES, en passant plus de 4h30 par jour devant les écrans et/ou en pratiquant moins de 20 minutes d’activité physique. Et c’était avant le Covid et ses effets catastrophiques en matière de pratique sportive.
On peut rapidement inverser la tendance
Toutefois, l’étude dévoilée ce lundi 6 février livre quelques raisons d’espérer. Une partie des 9 000 collégiens testés a été soumise à un entraînement fractionné individualisé, avec deux séances par semaine de 15 minutes, pendant un mois et demi. Et les résultats sont très encourageants. « Quand on suit l’entraînement spécifique qui est proposé, on a une augmentation de 235% de la capacité physique« , note le Pr Carré.
Il est plus que temps de se réveiller. Car tous les indicateurs vont dans le même sens : que l’on soit enfant ou adulte, jeune ou même très âgé, il n’y a pas mieux que l’activité physique pour vivre mieux. La preuve : elle réduit de 58% le risque de diabète, de 30% les risques de dépression et de 25% ceux de cancer du sein et d’accident vasculaire cérébral (chiffres : Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, en 2019).
Le rameur marseillais a bien débuté l’année de préparation vers les JO en remportant le titre de champion de France en para-aviron indoor sur 500m. La détermination farouche de cet élève ingénieur est née de sa volonté de dépasser le drame qui l’a frappé voilà 3 ans, quand il a perdu ses deux jambes dans un accident de moto.
Il déplace des montagnes… sur l’eau ! Tout en poursuivant sa formation d’ingénieur en alternance à Nice, Alexis Sanchez passe son temps libre à ramer du côté de l’Estaque, à Marseille, avec l’école d’aviron et d’inclusion par le sport, l’Avi Sourire. C’est au cours de sa rééducation que le jeune accidenté de moto a découvert cette discipline et il s’y est jeté à corps perdu. Sa détermination a fait le reste, comme il vient encore de le prouver ce week-end à Paris aux championnats de France et d’Europe indoor.
Alexis Sanchez a remporté le titre de champion de France 500m et de vice-champion d’Europe 2000m en aviron indoor le week-end dernier à Paris (Photo DR)
« Je bats tous mes records »
En remportant le titre de champion de France et de vice-champion d’Europe sur 500m, plus celui de vice-champion de France sur 2000m, Alexis a pu tester sa performance physique et son évolution. Car la marche qu’il vise est haute : la qualification pour les Jeux Olympiques et Paralympiques en France l’an prochain.
« Je bats tous mes records personnels sur cette compétition, ce qui est de bon augure pour la suite, se réjouit le rameur. Ce n’était pas qualificatif pour les JO ni pour l’équipe de France car ce n’était pas sur le bateau, mais ça donne une bonne idée de la performance physique du rameur et de son évolution. Et les résultats intéressent forcément l’équipe de France. »
2023 European Rowing Indoor Championships, Paris, France / Detlev Seyb/MyRowingPhoto.com
Le jeune homme poursuit sa préparation et va retrouver les épreuves sur l’eau à partir du 19 mars à l’occasion de la « Tête de rivière nationale de Marignane », puis le 2 avril à Aiguebelette en Savoie. Le championnat de France bateaux courts à Cazaubon, ce sera le 15 avril.
« Profitez de vos jambes ! »
Ce qui force l’admiration de tous ceux qui approchent ce jeune ingénieur en innovation digitale, c’est d’abord sa gentillesse. Il est d’une bienveillance absolue, comme nos élèves qui l’ont croisé l’automne dernier à l’occasion de la conférence de lancement de M24 peuvent en témoigner. En substance, Alexis leur a lancé : « Je n’ai plus mes jambes à cause d’un accident avec mon scooter à trois roues survenu il y a trois ans. Vous, vous avez les vôtres. Alors profitez-en pour faire du sport et vivre pleinement ! » L’assemblée des 200 personnes présentes ce soir-là a pris une sacrée leçon de vie, incroyablement stimulante !
Quelle abnégation cependant pour surmonter ce drame qui t’assomme littéralement. Interventions chirurgicales multiples, rééducation douloureuse et interminable où il faut réapprendre chaque posture, adapter tout l’environnement aux gestes du quotidien. Quelle force de caractère pour se raccrocher à la vie qui bascule à 21 ans, où tu réchappes de la mort par miracle, et où tu comprends en un flash que plus rien ne sera jamais pareil.
Soigné, appareillé, Alexis a ensuite repris ses études d’ingénieur et rien ne l’arrête désormais dans sa volonté de vivre. De partager. De transmettre aussi.
La remise des trophées à Paris.
Avec nos enfants le 4 avril à Marseille !
Alexis Sanchez est non seulement devenu ce soir-là un modèle de courage et de ténacité pour les élèves, leurs parents, les enseignants et toute la team M24, mais il a été choisi naturellement comme l’ambassadeur de l’association pour un sport à 100% inclusif. D’ailleurs, entre deux coups de rame, il a promis de venir parrainer la Journée Olympique et Paralympique que M24 organisera mardi 4 avril sur le stade di Giovanni à Endoume.
Des enfants, valides et en situation de handicap, du CM1 à la terminale, venus de la douzaine d’établissements scolaires ayant déjà rejoint M24, vont se rencontrer pour des matchs de foot et de ballon, des relais, et surtout un fantastique moment de partage. Ce sont ces instants qui changent ton regard sur les autres et sur la vie. Et qui te donnent envie de courir, de courir, de courir…. Et de vivre chaque jour à fond quand tu as la chance de pouvoir le faire.
4 rendez-vous inter-établissements vont faire bouger des milliers d’enfants en 2023. Foot, natation, athlétisme et rugby, c’est parti !
L’équipe de M24 a donc chaussé ses crampons, ses pointes, et enfilé son maillot de bain ! La commission Sport s’est réunie ce lundi 23 janvier sous la houlette du président de l’association, Xavier Méry, et de son vice-président, l’ancien prof d’EPS Dominique Rabier. Plusieurs enseignants représentant divers établissements (Lacordaire, Provence, Notre-Dame de la Viste, Ibn Khaldoun, Vitagliano-Apprentis d’Auteuil…) avaient fait le déplacement au siège de M24 pour orchestrer les événements à venir en 2023.
L’objectif est de permettre à des élèves du CM1 à la terminale de pratiquer des activités physiques en plus de leurs cours afin d’améliorer leur santé, et de rencontrer des enfants d’autres établissements situés dans les différents quartiers de Marseille. Ils se mesureront à travers des épreuves de sports collectifs et individuels.
Ces événements sportifs sont au nombre de 4 :
– Journée Olympique et Paralympique, mardi 4 avril sur le stade du boulevard Tellène. Elle réunira près de 200 enfants valides et en situation de handicap, ainsi que les joueurs de foot de l’équipe « amputés » de l’US Endoume (lire l’article dans la rubrique Evénements). Parallèlement, ce jour-là, chaque établissement sera invité à symboliser en interne avec ses professeurs et ses élèves son engagement en faveur du sport inclusif, et à en témoigner sur notre site et sur les réseaux sociaux.
– Le Grand Relais, jeudi 25 et vendredi 26 mai au stade Delort (à côté du stade Vélodrome). Il rassemblera des centaines – voire des milliers !- d’élèves du CM1 à la 4e et de seconde (les autres préparant le brevet des collèges et le Bac…). Sur la piste d’athlétisme qui accueille habituellement les championnats de France, ils défendront les couleurs de leur établissement. Ils pourront également s’initier à des sports peu pratiqués sous nos latitudes mais en pleine effervescence : rugby, hockey… Un atelier d’initiation aux premiers secours sera également ouvert à tous les participants. Un pique-nique de la fraternité réunira tout ce beau monde.
Un relais devrait également mobiliser les enseignants et les parents d’élèves (ce ne sera pas l’épreuve la moins disputée, vous pariez ?).
– Le Relais de natation, début juin : c’est le Cercle des Nageurs de Marseille, partenaire officiel de M24, qui recevra cette rencontre. Nos élèves les mieux aguerris pourront se mesurer dans le prestigieux bassin olympique et même se tester au water-polo sous la conduite de l’ancien capitaine de l’équipe de France, Alexandre Camarasa (qui a participé aux JO de Rio en 2016 ). Des centaines d’autres enfants venus de tous les secteurs de la ville s’affronteront lors de relais ludiques dans les autres bassins.
– La Coupe du Monde de Rugby des écoles, jeudi 12 octobre sur les terrains du Stade Marseillais Université Club (autre partenaire officiel de M24). A 3 jours du quart de finale de Coupe du Monde de Rugby au Vélodrome, nos établissements se rencontreront autour du ballon ovale. 300 élèves de la 4e à la terminale joueront au flag-rugby (sans contact) pour tenter d’arracher la 1re Coupe du Monde des écoles ! D’ici au mois d’octobre, chaque collège et lycée engagé dans M24 va pouvoir préparer une ou deux équipes. Et il y aura bien un match de « vrai rugby » avec les adolescents des différents établissements évoluant habituellement en club.
Vu l’environnement international, on attend une grosse ambiance sur le complexe Jean-Bouin (photo), et la visite de quelques pointures mondiales du rugby pour encourager nos jeunes (avec les amis du SMUC, on y travaille…) !
Il est important de noter que toutes ces rencontres seront arbitrées conjointement par des élèves et des enseignants d’EPS. M24, c’est aussi l’esprit de partage et de responsabilité !
La lycéenne de l’Ecole de Provence et ambassadrice de M24 a participé au championnat de France de Gymnastique Rythmique dans sa catégorie Nationale C 16-17ans qui se déroulait à Sélestat les 14 et 15 janvier 2023 . Iseult Ilgart s’est classée 2ème, remportant ainsi le titre de Vice Championne de France.
Cette sélection au championnat de France dans sa catégorie était inespérée en début d’année puisque, suite à son podium de l’an dernier, elle passait en catégorie supérieure cette année. Rappelons qu’Iseult a remporté le titre de championne de France 2022.
Comme elle l’avait confié lors de la conférence inaugurale de M24 à laquelle elle participait en tant que grand témoin, elle envisageait à l’automne dernier de mettre la pédale douce en raison des exigences liées à l’entraînement permanent (13 heures par semaine) et de la préparation au Baccalauréat dans un lycée d’excellence. Eh bien la jeune femme ne lâche rien !
Son palmarès démontre que l’on peut pratiquer le sport à haut niveau tout en réussissant brillamment ses études. Disons même que la pratique d’activité physique favorise l’apprentissage scolaire et l’épanouissement global. Bref, et sans être forcément un champion, si un lycéen veut arrêter le sport du mercredi ou du samedi pour consacrer tout son temps à ses études, ce n’est peut-être pas une bonne idée…
Un joli paquet-cadeau de Noël garni de 14 missiles ! Voici ce qu’ont offert hier soir à leurs supporters les joueurs du Cercle des Nageurs de Marseille. En dominant de la tête et des épaules le Spandau Berlin, les coéquipiers d’Ugo Crousillat pourront passer les fêtes de Noël au chaud.
Après deux premiers quarts temps plutôt serrés, les champions de France ont attaqué la troisième partie sur les chapeaux de roue avec trois pions d’affilée, se détachant définitivement de la menace allemande. A l’arrivée, c’est un 14 à 7 que le Cercle a infligé aux Berlinois devant un public qui s’est régalé.
Quelques dizaines de spectateurs étaient estampillés M24 grâce au partenariat noué entre notre association et le vénérable club fondé voilà 101 ans. Commentaire d’un lycéen découvrant le water-polo : « Je n’imaginais pas que ce sport était aussi dur et exigeant ! La condition physique des joueurs est impressionnante. » Quant à l’ambiance, très familiale, elle a conquis les autres novices.
Prochain rendez-vous dans le bassin olympique Pierre-Garsau des Catalans, samedi 8 janvier à 18h15 en championnat de France face à l’Olympic Nice Natation. Le 11 janvier les Marseillais recevront en Champions League les Serbes du VK Novi Beograd (M24 y sera de nouveau en force pour soutenir le Cercle !) puis ils se rendront chez les Espagnols de l’Astralpool Sabadell le 25 janvier.
C’est une flambée de myopie qui déferle sur la France, particulièrement sur les 8-12 ans. Le Dr Maud Righini-Chossegros appelle à limiter les écrans et à faire jouer les enfants dehors car la lumière du jour est indispensable. Son interview.
Le syndicat national des ophtalmologistes de France tire la sonnette d’alarme : 40% des adultes seraient myopes en France et on parle de 60% en 2050. Pourquoi cette flambée de myopie ?
Docteur Maud Righini-Chossegros (Hôpital Saint-Joseph, Marseille) : C’est tout à fait exact. La myopie a tendance à beaucoup augmenter actuellement. Ce phénomène avait déjà été remarqué essentiellement en Asie, en particulier en Chine et à Singapour depuis une vingtaine d’années. Ils sont passés de 20% de myopes à 80% de leur population.
Le travail de près des enfants est en cause
A-t-on compris la cause ?
Au départ on a pensé que le facteur génétique était important car à Singapour les populations malaises, indiennes et chinoises n’avaient pas la même incidence de myopie. Petit à petit on s’est rendu compte qu’on partait d’un patrimoine génétique différent mais que l’évolution de la myopie était très importante dans les trois communautés. On a compris que, essentiellement, la myopie était due au travail de près chez les enfants.
Dans une civilisation qui attache beaucoup d’importance à l’éducation des jeunes enfants, le fait de les faire travailler beaucoup de près augmentait terriblement la myopie. Le deuxième facteur, c’est le fait qu’il faut que les enfants soient exposés à la lumière du jour et que cette lumière favorise la moindre progression de la myopie. Or, parce qu’il fallait que les enfants travaillent beaucoup et que l’éducation soit parfaite, ils passaient moins de temps à jouer à l’extérieur. Ces deux facteurs ont bien été démontrés comme étant la cause de l’augmentation de la myopie chez l’enfant.
Tablettes et smartphones sont responsables
Les écrans sur lesquels nos yeux sont rivés en permanence sont-ils responsables ou co-responsables de ce phénomène ?
Les écrans sont co-responsables de ce phénomène, de cette myopie qui augmente terriblement entre 8 et 12 ans. C’est l’âge où se constitue le plus gros de cette myopie.
Y compris en France ?
Y compris en France ! Le phénomène est maintenant bien décrit en Amérique du Nord et en Europe. On va aller vers les mêmes incidences de myopie que l’Asie. Est-ce que ce sont les écrans ? Oui, c’est à cause de la vision de près, en particulier les tablettes, les smartphones. On pense que la télévision est un facteur moindre car l’enfant la regarde de plus loin. Calmer un enfant en lui donnant son smartphone est probablement très défavorable pour l’évolution de cette myopie.
Devant l’écran, notre oeil se dessèche
Faut-il protéger ses yeux lorsqu’on travaille constamment sur écran, que l’on soit enfant ou adulte ?
C’est un peu moins prouvé. Pour les enfants, on sait qu’il ne faut pas trop qu’ils travaillent de près. La lumière bleue a surtout comme conséquence d’entretenir la vigilance, donc le soir elle n’est pas très indiquée au moment de l’endormissement. Mais on n’a pas démontré autant de facteurs délétères de la lumière bleue. En revanche, le travail constant sur écran augmente le dessèchement de l’oeil et c’est pour cela qu’il faut faire quelques pauses. Sinon, on induit un syndrome sec, qui induit une baisse de la vision, et un très gros inconfort.
L’ergonomie est également importante : il faut se placer plutôt à la limite supérieure de notre écran de manière à ce que les paupières puissent bien circuler, qu’on n’ait pas les yeux tournés vers le haut et afin d’éviter cette fatigue devant les écrans.
Faîtes dépister vos enfants !
Si le taux de myopie progresse fortement chez les enfants, faut-il systématiquement les faire dépister ?
Il faut les faire dépister systématiquement ! Car on a bien prouvé que de bien les corriger, de bien leur mettre leurs corrections optiques, ça réduit l’augmentation de la myopie. Il existe même des verres qui ont beaucoup travaillé le dessin optique pour essayer de diminuer la progression de la myopie, avec des résultats qui semblent déjà prometteurs.
A quel âge emmener mon enfant consulter un ophtalmo ?
Le premier test c’est aux alentours de 9 mois et c’est souvent le pédiatre qui le fait. Ensuite l’âge pré-scolaire est un bon âge. A Marseille, on est assez bien couverts par la PMI dans les classes de maternelle. Normalement une grande partie de la population est dépistée à ce moment-là et ça rend de très gros services. Pour les parents, à partir de la maternelle, il faut s’intéresser à la vue de ses enfants. Ensuite, à partir de la gène ressentie, de ce que constatent les enseignants, on pourra revérifier ça.
Jouez au foot, sortez, c’est bon pour la vue !
Que dire aux parents dont les enfants sont sans cesse sur des écrans pour travailler, jouer et se détendre ?
Il est bien, bien prouvé que c’est très défavorable à l’évolution de la myopie. Il faut vraiment limiter la pratique des écrans, en particulier tablettes et smartphones. Il faut aussi diminuer les activités de près, comme le dessin – il faut en faire certes, mais il faut imposer des séances de plein air. Aujourd’hui, la principale prévention de la myopie, c’est le plein air. Dans les pays asiatiques, ils imposent deux fois 40 minutes de récréation dans les écoles. Si vous voulez que votre enfant ne soit pas myope, inscrivez-le au foot ! Il faut faire une activité de plein air, être dehors à la lumière du jour plusieurs heures par jour pour un enfant de cet âge.
Jouer au foot, c’est bon pour les yeux ?!
Jouer au foot, c’est bon pour les yeux, tout à fait !
La myopie peut aller jusqu’à la cécité
Quels risque de maladies ou de complications la myopie peut-elle entraîner ?
Elle est source d’énormément de complications ! On va de la très petite myopie pas très gênante, jusqu’à la myopie très forte chez des gens qui sont à la limite du handicap, qui ont besoin de très gros verres. Cela concerne 1 à 2% de la population. Mais si on augmente la population totale de myopes, on augmente le pourcentage de myopie forte. C’est une maladie que j’appelle cécitante, qui peut aller vers la cécité. Les myopes forts ont une multitude de complications oculaires, que ce soit le décollement de rétine, des dégénérescences de la macula, des glaucomes. Ils font des cataractes précoces. Le myope fort est beaucoup plus exposé à un certain nombre de complications ophtalmologiques.
La myopie est-elle héréditaire ?
Elle est au moins génétiquement déterminée partiellement. Plusieurs dizaines de gènes ont été identifiés dans la transmission de la myopie. Mais ce qu’on a mis en évidence aujourd’hui, c’est que ce caractère héréditaire était vraiment dépassé par le caractère environnemental, en particulier entre 8 et 12 ans, disons à l’âge scolaire.
Notre oeil vieillit dès la naissance
Si l’on va au-delà de la myopie, la baisse de la vue semble inéluctable avec l’avancée en âge. Peut-on la retarder ?
L’oeil vieillit, dès la naissance. Les enfants ont une grande capacité en particulier d’accommodation. Ils sont capables de lire à 5 centimètres et très loin. Cette capacité va diminuer avec l’âge, jusqu’à ce qu’on devienne presbyte et obligé d’avoir des lunettes de près. Cela, c’est constant. On devient presbyte puis l’évolution va se faire vers la cataracte. La baisse de la vue est inéluctable. En ce qui concerne d’autres maladies, qui arrivent avec l’âge, il y a celles qu’on ne peut pas trop prévenir comme le glaucome. Mais il y en a que l’on peut prévenir.
On a mis en évidence le rôle de l’alimentation, de la micro-nutrition. On sait que la nutrition méditerranéenne, avec tout ce qu’elle comporte en apports de légumes et de poissons gras, est beaucoup plus favorable pour les yeux. On observe dans ces populations beaucoup moins de complications à type de dégénérescence maculaire, qui est une atteinte de la macula, que l’on rencontre chez les personnes âgées. Cette micro-nutrition semble fondamentale pour préserver de cette maladie. Par ailleurs, bien entendu, les facteurs que l’on connaît bien sont très délétères pour la vue : le tabac, les problèmes vasculaires… Préserver l’ensemble de sa santé, c’est aussi préserver sa vision.
Mangez des légumes verts et du poisson gras !
Quels sont les aliments à consommer ?
En ce qui concerne la prévention de la dégénérescence maculaire, on a mis en évidence le rôle des légumes verts dans un certain nombre de vitamines, le rôle de certains ions comme le zinc, et puis les poissons gras, ceux qu’on connaît bien dans la prévention d’autres maladies. Il existe même des compléments alimentaires, sous forme de pilules, qui ont été très développés en Amérique du Nord. Mais on peut se demander si nous, Méditerranéens, on en a autant besoin… Notre alimentation étant plus équilibrée globalement, on doit pouvoir se prémunir de la dégénérescence maculaire ou au moins diminuer son impact.
Faut-il systématiquement faire contrôler sa vue à partir d’un certain âge quand on est adulte ?
Oui, il le faut, essentiellement pour contrôler les autres paramètres. Peut-être que l’opticien serait capable de voir si vous avez une bonne ou une mauvaise vision. Mais il faut commencer le dépistage du glaucome ou des lésions de la rétine. Tous les 3-4 ans, il est préférable de faire contrôler sa vue par un ophtalmologiste de manière à ce qu’il contrôle les autres paramètres visuels et oculaires afin de prévenir l’apparition d’une maladie plus grave.
A 40 ans, on contrôle sa vue
A partir de quel âge ?
A partir d’une quarantaine d’années, on peut commencer pour vérifier sa presbytie, à un rythme bien écarté de plusieurs années, ça suffit. Puis, en fonction de différents signaux d’alerte, on peut faire des contrôles plus réguliers, tous les deux ans à partir d’une soixantaine d’années.
En dehors de l’huile d’olive, du maquereau, des brocolis et des haricots verts, quels conseils donner pour garder une bonne vue ?
Garder une bonne hygiène de vie, faire du sport, s’oxygéner, le plein air, et surveiller son poids, le tabac. L’hygiène de vie habituelle, celle que nous menons ici, à Marseille !
Le docteur Maud Righini-Chossegros est chef du service ophtalmologie de l’Hôpital Saint-Joseph, qui est partenaire officiel de M24. Cet entretien a été réalisé en partenariat avec le site d’informations régional MProvence sur lequel vous pouvez retrouver une série de conseils santé.
L’entraîneur du PSG s’est prêté au jeu de l’interview avec les lycéens marseillais de Sainte-Trinité. Malbouffe, jeux en ligne, séries télé : il s’inquiète des ravages de la sédentarité.
Après Saint-Etienne, Lille et Nice, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille entraîne depuis cet été le PSG. Sous sa conduite évoluent désormais certains des plus grands joueurs du monde comme Messi, Mbappé et Neymar. Un incroyable destin pour ce natif de Marseille âgé de 56 ans, qui revient dans sa maison en Provence aussi souvent qu’il le peut. Comme durant cette Coupe du Monde. A cette occasion, il a invité quelques amis à déjeuner dans un restaurant du bord de mer à Marseille ce mercredi 30 novembre 2022, avant d’aller regarder France-Tunisie.
L’occasion pour nous de découvrir sa nouvelle vie dans un environnement parisien hautement professionnel et quelques confidences de vestiaire, de l’entendre raconter ses journées qui débutent à 7h45 pour se terminer vers 18h30 (hors soirs de match), 7 jours sur 7, et livrer son point de vue sur l’équipe de France mais également de s’intéresser à ses convives.
La qualité du sommeil est fondamentale
Christophe Galtier ne fait pas mystère de la chance que représente dans sa carrière l’opportunité d’entraîner une telle équipe et il savoure chaque journée à fond. Faisant preuve d’une grande gentillesse qui est sa marque de fabrique, il a accepté de répondre aux questions de trois lycéens engagés dans le projet M24 Sport Santé. C’était leur premier exercice. Jérémy, Nathan et Edouard, en terminale à l’Institution Sainte-Trinité à Marseille 9e, se sont retrouvés à jouer en Champions League des journalistes ! Avec le trac, forcément.
Durant dix minutes, l’entraîneur du leader de la Ligue 1 leur confie qu’il voit l’équipe de France aller loin en Coupe du Monde, comme l’Espagne et le Brésil. Il évoque longuement l’hygiène de vie nécessaire quand on est sportif de haut niveau, et insiste : la qualité du sommeil est fondamentale quand on pratique le sport intensément.
« De moins en moins de jeunes font du sport loisir »
Il s’inquiète de l’alimentation des jeunes qui comporte trop de fast-food, de pizzas et de sodas. Il est partisan de mener une guerre au sucre omniprésent dans leur nourriture. Christophe Galtier fustige les séries télé et les jeux en réseaux faits pour générer une addiction : « Votre génération passe beaucoup trop de temps sur les écrans. Vous oubliez d’être dehors pour taper dans un ballon ou une balle de tennis. »
Son constat est cinglant : « Quand je passe sur la corniche à Marseille, il y a plus de personnes de 40 ans ou 50 ans et plus qui font du vélo et qui courent que de jeunes. De moins en moins de jeunes pratiquent le sport-loisir et c’est quand même très grave. »
Un grand merci à Gérald Bocci et Christian Coulange pour nous avoir aidés à organiser l’interview vidéo de Christophe Galtier. Et bien sûr une immense reconnaissance à Christophe Galtier pour l’opportunité offerte à nos jeunes reporters.
Le projet porté par l’association M24 remet le sport au coeur de la pratique des enfants et adolescents. Car leur santé se dégrade. Voici les images (forcément mémorables) du lancement de M24 depuis l’Institution Sainte-Trinité à Marseille, qui héberge M24.
5, 4, 3, 2, 1 : FEU ! L’histoire retiendra que c’est le jeudi 17 novembre 2022 à 15h50 que tout l’équipage du vaisseau M24 a décollé de la planète Mars(eille).
A son bord avaient pris place 250 lycéens, leurs professeurs et une bande de joyeux champions : Iseult Ilgart (gymnastique rythmique), Ugo Crousillat (water-polo), Christophe Pignol (football), sans oublier deux pilotes, le proviseur Xavier Méry et le docteur Hervé Collado.
Oui, notre association a réussi son lancement au-delà de ses espérances. L’objectif de sensibiliser les jeunes aux bienfaits du sport et aux dangers de la sédentarité a été atteint si l’on en juge par l’attention des élèves et leurs nombreuses questions. Durant une heure et demie, à l’école Sainte-Trinité qui abrite le siège de M24 (Marseille 9e), ils ont débattu d’un sujet vital : « Le sport peut vous sauver la vie ».
Les chiffres du docteur ne sont pas bons
Le docteur Hervé Collado, médecin du sport, avait planté un décor plutôt sombre en rappelant des chiffres chocs : 1- les enfants de 2022 ont perdu 25% de leur capacité cardiovasculaire par rapport aux enfants de 1980. 2- Plus d’un jeune sur 4 est en surpoids ou obèse. Conclusion : « L’espérance de vie qui n’a fait que progresser depuis des décennies va baisser. Si on ne fait rien, vous vivrez peut-être moins longtemps que vos parents, alors que la médecine et les conditions de vie ne cessent pourtant de s’améliorer. »
Iseult Ilgart, Ugo Crousillat et Christophe Pignol ont exposé leurs parcours et raconté comment le sport est le pivot de leur équilibre quotidien. Capitaine de l’équipe championne de France du Cercle des Nageurs de Marseille et de l’équipe de France, le poloïste Ugo Crousillat a alerté sur le danger des écrans auxquels il succombe comme tout le monde. Pointant le temps perdu à scroller tout et n’importe quoi. Autant vous dire que ça parlait aux ados… Il a ensuite évoqué la mort prématurée de son père en début d’année, un grand champion de water-polo. « J’ai vécu trois mois très durs. C’est la pratique du sport qui m’a permis d’en sortir et de surmonter cette épreuve. »
Footballeur professionnel des années 90 et 2000 (Saint-Etienne, Nantes, Monaco et Lille, deux fois champion de France), le défenseur Christophe Pignol a lui aussi livré un témoignage époustouflant. Le sport était sa vocation d’enfant et il en a fait son métier jusqu’au firmament. Jusqu’à ce que le cancer le frappe en plein vol à 31 ans : une leucémie aiguë dont il a failli ne pas revenir. Christophe a expliqué comment là encore, durant la maladie et après, le sport s’est révélé un atout déterminant pour remonter la pente. Il est désormais onco-coach à la clinique Bonneveine.
Place aux rencontres entre écoles !
Iseult Ilgart, 16 ans, en terminale à l’Ecole de Provence, a également suscité beaucoup d’intérêt et de questions parmi les lycéens. Elle a partagé sa volonté qui l’amène à s’entraîner 10 à 13 heures par semaine tout en excellant au lycée. Elle a raconté comment le sport l’a aidée à surmonter un accident de la circulation qui lui a brisé la jambe et valu une sérieuse opération à l’Hôpital Saint-Joseph.
A travers ces conférences qui ont vocation à tourner parmi les établissements partenaires (les écoles Sainte-Trinité, Provence, Lacordaire, Sévigné, La Viste, Notre-Dame de France, ORT-Bramson, Marghalan, Notre-Dame de France, Saint-Charles Camas, Vitagliano-Apprentis d’Auteuil et quelques autres à venir), M24 entend stimuler les collégiens et les lycéens. Et redonner à ceux qui en manqueraient le goût de faire du sport. Grâce au relais des professeurs de sport de ces établissements – mais pas qu’eux : à Sainte-Trinité la professeure de mathématiques Audrey Formosa et le CPE Cyrille Monagheddu sont mobilisés – et bien sûr aux chefs d’établissement, nous allons organiser une série de rencontres sportives en 2023 et 2024, associant enfants valides et en situation de handicap. Foot, relais, vélo, rugby, natation et une vingtaine de sports olympiques verront s’affronter des milliers d’enfants du CM1 à la terminale.
« Chacun doit viser son Everest »
La fusée M24 s’est offert un looping après cette première conférence dédiée aux lycéens. En fin d’après-midi, on a remis le couvert pour les parents, des enseignants et les premiers partenaires du projet (Hôpitaux Saint-Joseph et Européen, Sodexo, Ville de Marseille, Sport Elite Jeunes/Go&Live, Cercle des Nageurs, SMUC, MCES, Faculté des Sciences du Sport-Aix-Marseille Université). Là encore, avec le Dr Collado, trois sportifs ont délivré des témoignages époustouflants.
L’aventurière Emma Clair-Dumont – qui a réalisé les marathons les plus extrêmes et conquis l’Everest en mai dernier – a brisé un plafond de verre et délivré un message d’espoir : « Je n’ai jamais été la meilleure ni à l’école ni en sport. Mais je me suis toujours fixé des défis et j’ai trouvé les moyens pour y arriver. Nous avons tous notre Everest à atteindre et c’est possible. »
Avec un humour contagieux, le champion de water-polo Alexandre Camarasa a retracé une carrière époustouflante et exprimé combien le sport est la source de son bien-être et de son équilibre. Il a fait partager la joie indicible qui l’a saisi lors de la qualification pour les JO de Rio en 2016 alors que l’équipe de France était donnée perdante par tout le monde. « Ce qu’on a réussi, c’est le fruit du travail d’une équipe de potes soudés. » Ensemble, on peut renverser des montagnes et bousculer les pronostics les plus sombres. Cette philosophie nous va bien chez M24 !
Le témoignage poignant d’Alexis Sanchez
Et puis terminons cet article avec Alexis Sanchez, 24 ans : un bloc de courage, de ténacité, qui nous a fait vibrer et peut-être bien pleurer. Alexis a perdu ses deux jambes dans un accident de scooter voilà trois ans. Il a été amputé au niveau des cuisses et marche avec des prothèses. Lui aussi, c’est le sport qui l’a aidé à surmonter ce cauchemar absolu. En l’occurrence l’aviron, qu’il a découvert avec l’association basée à l’Estaque, l’AviSourire. Alexis ne se plaint jamais, il serre les dents et rame, rame, rame… Et gagne les compétitions ! Objectif : la qualification aux JO de Paris en 2024. Alexis nous a dit une chose particulière : profitez de la vie et faites du sport tant que vous le pouvez, vous qui avez vos deux jambes !
Et ça, plus toutes les ondes positives qui se sont dégagées au fil de cette journée entre toutes les personnes présentes, c’est de l’énergie solaire pure emmagasinée pour les mois à venir. La fusée M24 est partie. Très fort.