Le bonheur courait sur le terrain de… rugby !

La folie du rugby a déferlé sur Marseille grâce au tournoi des écoles et des collèges organisé par M24. L’occasion de découvrir un sport souvent méconnu des jeunes, de tout donner et de favoriser des rencontres entre élèves de cultures et de religions différentes.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les élèves marseillais aiment jouer au rugby et ils en redemandent ! Biberonnés au ballon rond avant même de savoir marcher, bien des garçons et des filles de cette ville n’avaient jamais touché un ballon ovale. Mais ça, c’était avant. Avant que M24 ne se jette dans la mêlée en 2023 en organisant sa petite Coupe du Monde de Rugby, à l’ombre de la vraie.

Rebelote en ce 10 octobre 2024 sur le complexe sportif Jean Bouin, antre du Stade Marseillais Université Club. Deuxième édition pour la Coupe de Rugby des Ecoles et des Collèges avec 500 participants plus une vingtaine d’enseignants, une cinquantaine de parents et quinze étudiants de la Faculté des sciences du sport en spécialité Rugby dépêchés pour arbitrer plus de 200 matchs sous la houlette du grand Manitou de l’organisation, le coach sportif Nayssim Belagoune.

Photo Claude ALMODOVAR

Sous un soleil (enfin!) radieux, les équipes composées de 7 joueurs s’affrontaient durant 7 minutes. Placage et contact interdits car la plupart des joueurs découvraient ce sport. C’est donc la version « flag » qui leur a été proposée avec deux drapeaux accrochés à la ceinture qu’il faut arracher pour stopper l’action du porteur de ballon. Ou de la porteuse. Car, et c’est la règle à M24, toutes les équipes se devaient d’être mixtes. Autant vous dire que les minots ont couru comme des lapins sur les magnifiques pelouses synthétiques mises à disposition par le service des Sports de la Ville de Marseille.

Photo Claude ALMODOVAR

A l’arrivée, c’est… le collège ORT-Bramson qui a emporté le Trophée devant Provence 1, Saint-Joseph Viala, le collège Ibn Khaldoun, Vitagliano-Orphelins Apprentis d’Auteuil, et La Viste.

Collège ORT (2ème équipe)

Collège de Provence

Collège de Provence 2

Collège Saint Joseph Viala

Collège Ibn Khaldoun

Chez les primaires, Saint-Barnabé s’est imposé devant Provence, Saint-Charles Camas, Lacordaire, Saint-Mauront et Notre Dame de la Viste. Au moment de la remise des trophées on a vu déferler des vagues de bonheur pur portées par les vainqueurs. La magie du sport opère toujours !

Ecole Saint-Barnabé

Ecole de Provence

Ecole Saint-Charles Camas

Ecole de Provence

Ecole Lacordaire (en haut) et Saint-Charles Camas

Ecole de Provence

Et puis une élève de CM2 de l’Ecole de Provence, Léonie Boutiller du Retail, a été élue « joueuse du tournoi » par les arbitres (photo ci-dessous).

Léonie

Derrière cet insaisissable ballon ovale qui a tant fait courir les enfants se cachait la philosophie de M24 : favoriser la pratique de l’activité physique et sportive afin d’améliorer leur santé. Or nous savons bien que dans cette tranche d’âge, la sédentarité et la malbouffe font des ravages. Les adolescents de 2024 ont ainsi perdu 40% de capacités cardiovasculaires par rapport à ceux de l’an 2000 ! Ahurissant, non ? En fait, scotchés à leurs écrans, nos gosses ne bougent plus beaucoup.

La joie des vainqueurs

Autre objectif que rappelle la présidente de l’association, Muriel Pruvot : favoriser la rencontre entre des jeunes des différents quartiers de Marseille qui n’ont pas l’occasion de se côtoyer.

Assez de bla-bla maintenant ! Regardez donc la vidéo en tête de cet article et écoutez les témoignages des enfants et de leurs profs, vous comprendrez mieux ce qui se joue à travers de telles rencontres. Et que l’on peut résumer ainsi : le sport change nos vies. Et ça tombe bien : c’est le slogan de M24 !

Le coin des remerciements :

La Ville de Marseille pour la mise à disposition des terrains et le SMUC via Pierre Vigouroux pour l’accueil et l’ouverture de son club house transformé en QG.

La Faculté des Sciences du Sport, particulièrement le doyen Christophe Bourdin et le vice-doyen Rémy Casanova, pour avoir autorisé 15 étudiants à encadrer les matchs. Ils ont été au top (tous vêtus d’orange aux couleurs de M24, merci les gars !).

Le coach Nayssim et ses étudiants.

Sodexo pour son accompagnement bienveillant afin de nourrir les bénévoles (Nicolas Brodbeck le fidèle des fidèles intronisé barista en chef, et le célébrissime Michel !).

Sumian pour avoir offert un transport gratuit en car aux élèves des quartiers Nord les plus excentrés.

Le photographe professionnel Claude Almodovar pour avoir immortalisé – et avec quel talent ! – cette journée.

La dream team M24, enthousiaste, solide comme un roc et sur le pré dès 8h du matin : Muriel Pruvot, Christine Rabier, Cathy Boyer, Dominique Rabier, Eric Martelli, Jean-Luc Viala, Claude Labit, Nayssim Belagoune et votre serviteur.

Photo Claude ALMODOVAR

Faire du sport booste la réussite scolaire

Trop d’élèves arrêtent la pratique sportive à cause des devoirs. C’est une erreur fondamentale. Le sport permet de développer le goût de l’effort propre aux études et il procure un bienfait irremplaçable. On en a discuté avec les élèves de l’Ecole de Provence et Sports Elite Jeunes.

Les chercheurs en conviennent : la pratique sportive favorise la réussite des élèves. Par le bien-être qu’elle procure via la sécrétion d’endorphines, l’évacuation du stress, la confiance en soi qu’elle génère, ou encore le goût de l’effort ainsi cultivé. L’éducation physique et sportive réhabilite l’effort au centre des apprentissages, et cela vaut pour toutes les matières scolaires.

Trop de devoirs, ciao le sport : mauvais choix !

Et pourtant ! Bien des collégiens et lycéens stoppent la pratique du sport le mercredi et le week-end, comme l’ont confirmé les élèves de première de l’Ecole de Provence (Marseille 8e) ce mercredi à l’occasion d’une conférence sur le sport et la santé des jeunes, organisée par M24 et Sports Elite Jeunes. « Nous n’avons pas le temps en raison du grand nombre de devoirs ! » se sont écrié presque d’une seule voix les quelque 180 filles et garçons.

« Mauvais choix ! » a répondu Manon Sadoun, interne en médecine à Marseille, en voie de spécialisation en médecine du sport. Lancée dans des études très exigeantes vers une carrière, que plusieurs des élèves présents espèrent rejoindre dans un an au terme de leur Bac, la jeune femme s’est confiée : « Quand on se retrouve en situation de désarroi comme j’en ai connue dans mes études, le sport aide à surmonter les difficultés. Pour moi, cela a été déterminant.« 

Vive les « hormones du bonheur » !

Elle a également expliqué comment une bonne musculature aide au fonctionnement général des articulations, en évitant de trop les solliciter. Manon Sadoun leur a également parlé des « hormones du bonheur », les fameuses endorphines sécrétées par le cerveau à la suite, par exemple, de la pratique d’une activité physique. Vous savez, cet état un peu planant atteint durant les heures qui suivent une bonne sortie à vélo ou une grosse rando…

Elles procurent du plaisir en raison de leur action anxiolytique, antalgique et relaxante. D’ailleurs, même la cheffe d’établissement de Provence a confié à ses élèves s’astreindre à faire du sport malgré une charge de travail phénoménale : « J’en ai besoin pour m’aérer, je sais que c’est essentiel », avait lancé Marie-Pierre Chabartier en guise d’introduction à la conférence.

« Société de la flemme »

A la question de prendre le temps de bouger même quand on est assommé de devoirs, une élève a interrogé : « On aimerait bien faire ce que vous préconisez, mais comment est-ce possible quand on a 8 heures de cours d’affilée ? » Mme Sadoun a répondu en invitant les élèves à profiter des récrés pour marcher au lieu de rester statiques dans la cour, soulignant que chaque mouvement, même le plus anodin, est bénéfique : pas d’ascenseur mais les escaliers systématiquement, accomplir à pied une partie du trajet pour venir à l’école le matin (« sortez une station de métro avant »)…

Pas facile de porter ce message quand on baigne dans ce qui devient une « société de la flemme« , comme la qualifie Maxime Travert, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences du sport de Luminy (Aix-Marseille Université), auteur de plusieurs études sur la pratique sportive des collégiens et lycéens des Bouches-du-Rhône et que nous avons rencontré en début de semaine. Ses données ont servi à alimenter le débat à l’Ecole de Provence. Il constate d’année en année une baisse accélérée et parle même de « décrochage sportif« .

La pratique sportive recule fortement chez les ados

A tel point que seuls 13% des 11-17 ans réalisent au moins une heure d’activité physique quotidienne d’intensité modérée, en phase avec les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Donc 87% des adolescents n’en font pas assez pour cultiver une bonne santé ! La France se classe 22e sur 25 pays européens.

Dans les Bouches-du-Rhône en 2001, 79% des 13-19 ans pratiquaient une activité sportive au moins une fois par semaine. En 2015, ce taux avait reculé à 65,8%, avec une baisse plus marquée chez les filles que chez les garçons, encore plus nette chez les filles issues de milieux sociaux défavorisés. Seule 1 fille sur 2 d’origine modeste faisait du sport au moins une fois par semaine, quand on atteint 2 sur 3 dans les familles plus aisées (voir la synthèse de ces études dans un article de Libération recensant les études des chercheurs marseillais, 4/12/2019). Les statistiques seraient encore plus alarmantes pour ces dernières années.

Des stages intensifs durant les vacances

Une solution pour retrouver le goût du sport se niche peut-être dans les stages durant les vacances. C’est la spécialité de Sports Elite Jeunes, partenaire de M24 dans sa démarche pour le développement du sport au profit des scolaires. Loris Dalla Riva et Elsa Bousquet ont présenté les stages de l’été prochain pour les 6-17 ans, intensifs avec 6 heures par jour de foot, basket, handball, tennis, volley et même moto-cross, soit une quinzaine de disciplines, ou bien à variante sportive le matin et ludique l’après-midi. La formule associant sport et e-sport a par exemple séduit plusieurs lycéens ce mercredi.

Enfin, la partie de la conférence sur l’alimentation a également accroché les ados. Manon Sadoun a insisté sur les spécificités liées à cet âge : besoins supplémentaires en fer, magnésium, vitamines, protéines, d’où la nécessité de bien se nourrir pour bien grandir et donc… bien étudier !

Sport et handicap : 500 élèves marseillais vont tout donner !

« Olympisme pour tous » est une rencontre inédite qui se déroule au pied de la Bonne Mère en ce mois d’avril 2023 : des centaines d’élèves du CM1 à la terminale vont montrer que le sport rassemble les garçons et les filles, quelles que soient leurs différences.

La date du 4 avril 2023 est gravée au feutre rouge sur le calendrier de classe de plus de 500 élèves. Ils font partie d’un établissement scolaire engagé dans l’association M24 Sport Santé* et ce jour-là se déroule l’opération « Olympisme pour tous ». Elle a été conçue pour rassembler des enfants valides et des classes d’élèves en situation de handicap, dans le but de mieux se connaître en participant à la Semaine nationale Olympique et Paralympique.

Sur le stade le plus connu de Marseille (ou presque)

Tous seront mélangés sur le stade di Giovanni, situé boulevard Tellène à Marseille. Quel formidable écrin pour accueillir cette première séquence sportive de M24 ! Ce vieux stade de 98 ans où évoluent les équipes de l’US Endoume est le plus célèbre de Marseille (après le Vélodrome, d’accord !). Et pourquoi ?

On vous le donne dans le mille ! Mais parce qu’il est au pied de Notre-Dame de la Garde ! Immanquable pour les deux millions de visiteurs de la basilique dont le regard embrasse le Vieux-Port, le Pharo, la rade, et ce fameux terrain de foot donc.

Le sport fait l’union, l’union fait la force

C’est dans ce lieu symbolique que les enfants venus de 12 établissements vont s’affronter lors de matchs de foot, de basket, de volley, et de courses de relais avec les yeux bandés. Ils pourront également échanger avec des sportifs en situation de handicap qui leur expliqueront que rien ne peut arrêter une fille ou un garçon quand il le veut, et que le sport réconcilie avec la vie en même temps qu’il permet d’améliorer sa santé.

Voilà pourquoi cette journée « Olympisme pour tous » colle parfaitement avec les valeurs véhiculées par M24. Le sport fait l’union par-delà les différences, et l’union fait la force. Clara Mattei, championne de France handisport en titre en 150 mètres 3 nages, et Alexis Sanchez, rameur au club d’aviron L’Avi Sourire, titulaire de plusieurs titres de champion de France et qui vise la qualification aux JO 2024, discuteront avec les enfants.

Match de foot avec des joueurs amputés des jambes

Ces témoignages s’annoncent percutants. Alexis, étudiant ingénieur de 24 ans qui a perdu ses deux jambes au-dessus des genoux dans un accident de scooter voilà quatre ans, a remonté la pente par le sport. « C’est un moyen concret de se fixer des objectifs et de repousser nos limites. Le sport est un vecteur de résilience, il nous permet chaque jour de devenir meilleur et plus fort. »

A midi ce mardi, une douzaine de lycéens issus des différents établissements vivront aussi une expérience très forte : ils disputeront une partie de foot contre l’équipe adultes amputés de l’US Endoume. Une journée sous le signe du slogan de M24 : le sport change nos vies !

*Les établissements scolaires participants à cette journée du 4 avril sont : Ecole de Provence, Cours Notre Dame de France, Saint-Charles-Camas, collège-lycée ORT-Bramson, Vitagliano-Apprentis d’Auteuil, Ecole Lacordaire, Ecole Jeanne d’Arc, Saint-Barnabé, Sainte-Marie Blancarde, collège-lycée Ibn Khaldoun, Institution Sainte-Trinité, Notre-Dame de la Viste.