La saison « fantastolympique » de M24 !

5 tournois avec 2 500 élèves, des conférences, des vidéos santé, des matchs de hockey, de foot et de water-polo en pagaille… La saison 2 de M24 Sport Santé a fait un tabac. Découvrez le résumé en images. La saison 3 se prépare ardemment !

Saison 2. Puissance 10. Notre association vient de clôturer sa deuxième année d’activité en fanfare avec un carton plein d’activités. On avait imaginé une année fantastique pour l’année olympique. Personne n’a été déçu ! M24 Sport Santé a d’ailleurs décroché le label officiel « Impact 2024 » qui valorise le rôle social du sport.

Voici quelques chiffres qui attestent de cette réussite : d’octobre 2023 à juin 2024, cinq tournois ont réuni 2 500 élèves comme vous pouvez le voir dans la vidéo; les conférences ont rassemblé 1 000 collégiens et nos partenaires sportifs (Olympique de Marseille, Cercle des Nageurs ou Spartiates) ont accueilli 5 000 membres de M24 (élèves, parents et enseignants) tout au long de l’année scolaire pour assister à des rencontres sportives de hockey sur glace, water-polo et football féminin.

Tournoi de flag rugby le 12 octobre 2023

Grâce au parrainage de l’OM, nous avons pu en février dernier recevoir 250 collégiens pour une conférence sur les bienfaits du sport au coeur du stade Vélodrome et organiser un tournoi de foot pour 200 filles à l’OM Campus le 24 juin. Des expériences inoubliables.

Tournoi de foot des collégiennes à l’OM Campus le 24 juin 2024

Déjà 50 000 vues de nos vidéos santé !

A cela, il convient d’ajouter la production de 35 vidéos éducatives sur des thèmes de santé diffusées via la plateforme Aplim EcoleDirecte, sur YouTube, Instagram et Linkedin qui dépassent les 50 000 vues en quatre mois.

Dans chacune de nos activités, nous restons concentrés sur l’objectif qui est au fondement de la création de M24 : favoriser la pratique de l’activité physique au service de la santé de nos enfants. Le Relais Natation du 23 mai dernier au Cercles des Nageurs en est un exemple éloquent (photo ci-dessous).

Relais Natation au Cercle des Nageurs.

5 nouvelles recrues à la rentrée

A ce jour, 25 écoles, collèges et lycées font partie de M24. Des établissements publics et privés. 5 nouveaux établissements nous rejoindront en septembre dont 3 situés dans les quartiers Nord, un à l’Est et la Cité scolaire internationale Jacques Chirac qui ouvrira ses portes dans deux mois dans le quartier d’Arenc.

A noter également que de nouveaux partenaires nous ont ralliés durant cette 2e saison : Treizième Homme/Olympique de Marseille, Aplim Ecole Directe, le transporteur Sumian, le club d’aviron L’Avi Sourire, le Crédit Agricole Alpes Provence, Riso Reprographie. Et l’une des très belles surprises de l’année, c’est la qualification arrachée de haute lutte pour les Jeux Paralympiques en aviron par notre administrateur Alexis Sanchez. Il va en avoir à raconter à nos élèves !

Journées olympiques au SMUC en avril 2024

C’est le 26 septembre que la présidente de l’association Muriel Pruvot dévoilera le programme de la saison 3, avec une première manifestation sportive le 10 octobre sur les terrains du SMUC : un tournoi de flag rugby pour 600 élèves de primaire et de collège.

La grande conférence au stade Vélodrome le 13 février 2024

Conseils de pros pour être un collégien en bonne santé

180 collégiens ont profité des recommandations d’un médecin, d’une nutritionniste et d’un champion du monde pour mieux manger et bouger.

Les adolescents sont passionnés par ce qu’ils mangent. La preuve en a été donnée vendredi dernier à l’occasion de la conférence intitulée « Alimentation, sport, surpoids : et si on en parlait ? » Elle était proposée par M24 et accueillie par l’ORT- Léon Bramson, établissement adhérent à notre association, situé dans le 10e arrondissement de Marseille.

Après les lycéens l’an dernier, la directrice de l’ORT Vanessa Zeitoun a voulu faire profiter les plus jeunes des conseils des experts réunis pour l’occasion : le docteur Hervé Collado, médecin du sport, la nutritionniste Cécile Capdeville, et le champion du monde de voile, Kevin Fischer. « On se rend compte que les élèves retirent des enseignements précieux pour leur vie de tous les jours« , souligne Mme Zeitoun. « Certains de ceux ayant assisté à la réunion en 2023 font plus attention à ce qu’ils mettent sur leur plateau à la cantine« , abonde une responsable éducative.

L’avalanche de questions qui a suivi l’exposé des spécialistes témoigne en effet de l’intérêt des 180 filles et garçons âgés de 10 à 15 ans rassemblés ce matin-là dans le gymnase. « C’est bien de boire de l’eau le matin ? » Réponse de Cécile Capdeville : « C’est indispensable. L’eau est la seule boisson nécessaire. Attention aux jus de fruits pleins de sucre et encore plus aux sodas dont la consommation doit rester exceptionnelle. » Avec une anecdote qui a surpris les jeunes : « Vous savez que l’Oasis tropical ne doit pas sa couleur aux oranges, mais à une épice, le paprika ? » Mise en garde également sur les boissons « zéro sucre » et « light » : « Elles contiennent beaucoup d’additifs, qui peuvent, à forte concentration, provoquer des troubles digestifs et sont cancérigènes.« 

Le petit-déjeuner oublié…

« C’est bien de devenir végétarien ? » Réponse : pourquoi pas, si on est suivi par un professionnel pour éviter d’avoir des carences en vitamines ou en fer. « Faut-il prendre un petit-déjeuner ? » Absolument ! Or une enquête interne au collège, coordonnée par la professeure Pauline Ollier et réalisée par des élèves de la classe de première spécialité HGGSP (science politique), a révélé que 2 élèves sur 10 partent le ventre vide et que près de 4 sur 10 ne mangent pas tous les matins. A l’arrivée, c’est une majorité des élèves de la 6e à la 3e qui ne petit-déjeune pas tous les jours.

« Ce repas est l’un des plus importants de la journée, il apporte 25% à 30% des besoins journaliers. Si vous le sautez, vous risquez d’être fatigués, de manquer d’énergie et donc de concentration durant les cours« , explique la nutritionniste. Alors comment composer un petit-déj’ équilibré ? « Il faut un produit céréalier mais attention aux céréales qu’on achète au supermarché, elles sont trop sucrées. Mieux vaut du pain sur lequel on peut mettre un peu de beurre et de confiture ou de préférence du fromage. Ajoutez un produit laitier, un fruit et une boisson qui peut être de l’eau.« 

« Et si je bois un café noir, c’est bien ? » interpelle un garçon de 3e. « Pas de problème ! » Mais pas accompagné de viennoiseries qui ne sont pas recommandées. Elles sont trop grasses, trop sucrées. Une bombe énergétique de piètre qualité. Combien d’enfants s’en gavent pourtant le matin et au goûter ? Beaucoup ! Préférez un fruit ou un morceau de pain avec du chocolat.

Le surpoids provoque des maladies graves

Car évidemment, les mauvaises habitudes alimentaires engendrent la prise de poids. En France, un ado sur 5 est en surpoids et plus on vieillit, plus ça s’aggrave avec un adulte sur 2. « Le problème du poids, ce n’est pas une question d’esthétique, prévient Mme Capdeville. Non ! C’est un problème de santé car le surpoids et encore plus l’obésité provoquent des maladies graves. »

Dans l’enquête présentée par Emilie et Volodia, élèves de première, il apparaît encore que 55% des collégiens mangent au fast-food au moins une fois par semaine. C’est beaucoup trop. Et que dire des lycéens qui, de leur aveu même, y vont encore plus fréquemment, surtout à partir du moment où ils ne déjeunent plus à la cantine mais en dehors du lycée…

3 élèves sur 4 font du sport en dehors du collège

Et l’activité physique dans tout ça ? C’est le docteur Collado, chef de service à la clinique Saint-Martin Sport et vice-président de M24, qui en a décortiqué les bienfaits. Les élèves de l’ORT-Bramson ont plutôt la pêche. Est-ce l’influence de leurs formidables enseignantes d’EPS, les volcaniques Catherine Boyer et Emmanuelle Elbaz ? Peut-être… En tout cas, 75% des répondants à l’enquête interne pratiquent un sport en dehors des heures d’enseignement en EPS. Le problème est que ce chiffre a tendance à généralement reculer avec l’entrée au lycée et encore plus à l’approche du Bac.

« En France, on est nuls ! »

Le Dr Collado leur parle cash : « A votre âge, on devrait faire une heure d’activité physique par jour selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Mais en France on est nuls ! Sur 145 pays étudiés, on est 130e ! Chez nous 80% des garçons et 90% des filles n’atteignent pas ce niveau d’activité. »

En cause, un emploi du temps souvent surchargé, des cours à rallonge en fin d’après-midi et des devoirs à n’en plus finir quand on entre au lycée. Sans compter l’impact des écrans qui fait que les jeunes sortent beaucoup moins. Le résultat est connu : c’est la cata!

Leur coeur fonctionne moins bien

« Entre les enfants nés avant l’an 2000 et ceux nés après – donc vous-mêmes -, le coeur fonctionne 25% moins bien, alerte le médecin. Il y a des implications au fait que vous soyez moins en forme avec le développement de maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, qui entraînent des maladies cardiaques, des infarctus de plus en plus jeune, des accidents vasculaires cérébraux. N’oublions pas les problèmes « mécaniques » : l’arthrose, l’usure des articulations des genoux et des hanches. Donc on les remplace par des prothèses en métal dès 45 ou 50 ans maintenant. Avant, c’était plutôt à 65 ans… L’activité physique est également importante pour notre santé mentale. »

Ils ont du mal à dormir à cause des… écrans ?

A la surprise des enseignants et des orateurs, plusieurs questions ont porté sur le sommeil. Des enfants de 6e et 5e ont confié ne pas bien dormir, se réveiller souvent et se sentir fatigués. Le médecin y voit indubitablement l’effet négatif des écrans qui stimulent trop le cerveau. « Evitez les écrans deux heures avant d’aller vous coucher, sinon votre sommeil risque d’être de mauvaise qualité.« 

Conclusion du Dr Collado : « Toutes ces maladies entraînent la mort prématurée. Malheureusement, votre génération est peut-être la première qui vivra moins longtemps que celle de ses parents.« 

Un manque de bonne fatigue

Voilà qui fait un peu réfléchir… Kevin Fischer a délivré ses conseils au jeune auditoire fasciné par l’expérience du champion de France et champion du monde de voile. « J’ai débuté la voile à 8 ans et le sport m’a d’abord permis de voir du monde, de faire une activité à l’extérieur. Alors pour vous, quand on vit dans une région comme celle de Marseille, c’est vraiment fantastique. Ensuite mon corps est devenu mon « outil de travail ». Je dois veiller à la diététique, au sommeil. Si vous passez la journée assis à l’école puis que vous vous asseyez sur le canapé ou sur votre lit en rentrant chez vous le soir, au moment de vous coucher, vous ne serez pas fatigués !« 

Quel sport préconisent ces spécialistes ? « Celui que vous aimez ! » répondent-ils en choeur. « Privilégiez le sport que vous pratiquez avec le plus de plaisir« , insiste Kevin Fischer. Et il n’y a pas de mal à changer de sport parce qu’on n’y trouve plus son épanouissement. Tout le monde n’est pas destiné à devenir champion du monde, ou même champion de Provence. On peut s’accomplir dans bien d’autres domaines, heureusement… A condition d’être bien dans son corps.

Avec Clara, Arthur et Roselène, le sport rend vraiment plus fort !

Réunis par M24, 250 élèves se sont retrouvés au Vélodrome pour parler des vertus du sport qui permet de surmonter les difficultés de la vie. Ils sont repartis gonflés à bloc après avoir entendu des témoignages incroyables de champion(ne)s.

Le célèbre pédopsychiatre Marcel Rufo en a entendu des vertes et des pas mûres en 50 ans de carrière. Il sait tout des raisonnements adolescents. Pourtant, il n’en est toujours pas revenu de la spontanéité généreuse des 250 jeunes Marseillais qu’il avait face à lui mardi dernier, dans les salons de l’Orange-Vélodrome !

Rassemblés par notre association et sa présidente Muriel Pruvot, avec OM Fondation et le soutien de Sodexo, pour discuter du thème « Comment le sport nous rend plus forts », ces collégiens et lycéens sont venus de 8 établissements et des quatre coins de la ville (Capelette, La Viste, Cabucelle, Saint-Giniez, Saint-Mauront, Castellane, Le Camas…). Face à eux, 3 médecins – le Pr Rufo donc, la Pr Brigitte Chabrol et le Dr Hervé Collado – et deux sportives de haut niveau, la championne de France de natation handisport Clara Mattei, et la footballeuse professionnelle de l’OM Roselène Khezami. Ces dernières ont capté toute la lumière.

Le message d’Arthur, triple médaillé d’or paralympique

Et puis il y avait un bonus à ce plateau d’invités : la présence en visio du triple champion paralympique de ski, Arthur Bauchet. Depuis le Japon, le Varois leur a adressé un message émouvant. Victime d’une maladie qui provoque la dégénérescence musculaire, chacune de ses descentes peut se terminer en crise douloureuse qui arrache des cris au slalomeur, avec les jambes qui vibrent de manière incontrôlable et violente, comme les élèves ont pu le constater sur un reportage.

Celle qui l’a soigné à l’hôpital de la Timone, la professeure Brigitte Chabrol, a témoigné de son courage et malheureusement confirmé qu’il n’y aurait pas de rémission. Un jour, peut-être proche, Arthur Bauchet ne pourra plus skier car ses jambes ne le porteront plus. « Déjà aujourd’hui il se déplace souvent en fauteuil. Mais il a un moral et une volonté incroyables et toute l’équipe de l’hôpital est étonnée et admirative de ce qu’il réussit. » Question d’un garçon : « Mais il ne risque pas de se faire très mal s’il tombe ? » Réponse de la médecin : « Pas plus que n’importe qui. Et je ne suis pas inquiète, il a une musculature qu’aucun de vous n’a, sinon il n’y arriverait pas.« 

Clara, amputée des jambes à l’âge de 9 mois

Le décor était planté pour l’intervention de Clara Mattei. La nageuse marseillaise qui s’est présentée en fauteuil roulant a embarqué toute la salle avec elle. Simplement, elle a raconté sa joie de vivre, de nager, de rencontrer d’autres sportifs et elle s’estime chanceuse de participer aux compétitions.

Une vague d’émotion parcourt l’assistance lorsqu’elle raconte qu’elle a dû être amputée des deux jambes au-dessus des genoux à l’âge de 9 mois à cause d’une maladie qui faisait que ses membres n’étaient plus irrigués aux extrémités. Les doigts ont suivi peu après, la paume de la main est partie également. Les avant-bras sont couturés de cicatrices. Les jeunes spectateurs imaginent les souffrances, se demandent combien de fois on l’a opérée. Ils sont stupéfaits. Aucun pathos chez Clara cependant, elle les fait même rire.

Dispensée de sport car handicapée !

« A l’école, j’étais dispensée de sport, lâche-t-elle. Je pouvais aider les profs à porter les ballons, c’est tout, ou à installer les filets de volley mais je n’y arrivais pas, j’étais trop petite. » Clara a été mise sur la touche des terrains de sport durant toute son adolescence à cause de son handicap.

Alors les questions fusent : « Vous n’êtes pas triste ? » Réponse : « Pouquoi serais-je triste ? Je suis heureuse de pouvoir nager. » « Vous avez toujours accepté votre handicap ? » « A l’adolescence je cachais ma main gauche, puis je l’ai acceptée. » Clara confie qu’au lycée, c’était plus facile qu’au collège, question de maturité des élèves peut-être.

La malice de la nageuse

« Vous n’êtes pas désavantagée quand vous nagez contre des personnes qui ont leurs jambes ? » « Ces concurrents ont en effet leurs jambes mais il ne peuvent pas s’en servir pour se propulser car elles ne fonctionnent pas, du coup c’est un avantage de ne pas avoir de jambes, on tourne plus vite au bout du couloir dans la piscine et ça me permet de gagner. Il n’y a pas que des désavantages à n’avoir pas de jambes ! » lance malicieusement la championne de France.

Les questions sont cash, les médecins s’en amusent tout en louant la spontanéité des élèves. « Et si on vous proposait d’avoir des jambes normales ? » « Je dirais non ! Mes jambes sont très bien. Je garde mes petites prothèses et mes petits moignons ! » Applaudissements et éclats de rire dans la salle, grand sourire de Clara. Le public est conquis.

Nouvelle opération pour supporter ses prothèses

Pour ces adolescents, il est alors bien évident que le sport rend plus fort. Car la Marseillaise qui travaille à l’Hôpital Européen leur confie qu’elle s’est mise tardivement à la natation, qui lui a prodigué de grandes joies : déjà 2 titres de championne de France en 2022 et 2023. Elle se projette vers les Jeux Olympiques 2028 à Los Angeles. Car pour Paris 2024, c’est cuit : depuis cinq mois Clara est en rééducation dans un centre spécialisé à Hyères, dans le Var. Clouée sur son fauteuil.

Elle a dû subir une intervention chirurgicale délicate à l’hôpital de la Conception pour réadapter ses moignons à ses prothèses. C’était devenu trop douloureux, elle ne pouvait plus marcher. Le combat n’est pas encore gagné, mais rien n’arrête Clara. « J’espère rentrer chez moi en avril. » Sept mois de galère pour espérer se passer du fauteuil… Sans se départir de sa bonne humeur.

« Votre génération est plus accueillante que les précédentes »

Le pédopsychiatre Marcel Rufo est subjugué par l’échange. « Votre génération est nettement supérieure aux autres dans la relation au handicap. Vous êtes une génération nettement plus sympathique et accueillante que les précédentes ! » Avant d’ajouter un bémol qui s’adresse à la société française toute entière : « Il reste le handicap cognitif difficile à intégrer. Mais il y a toujours des petites victoires d’une ou deux heures, c’est aussi bien que des médailles olympiques. J’ai vu des enfants autistes apprendre à lire à 30 ans.« 

Roselène, exilée à 14 ans

Installée à côté de Clara, voilà une autre sportive que pas grand-chose ne stoppe : c’est Roselène Khezami, 22 ans, footballeuse à l’Olympique de Marseille. Blessée au pied, elle est venue témoigner de son parcours et du sport qui a transfiguré sa vie. Native de la cité phocéenne, elle a dû quitter ses parents à l’âge de 14 ans pour rejoindre un centre de formation. « C’était dur, j’ai quitté ma zone de confort.« 

Elle a déjà fait 3 saisons à Saint-Malo en D2 et une autre à Orléans. « Ce n’était pas évident à 17 ans d’avoir à gérer son appartement, de se faire à manger, de faire ses lessives, et de ne pas voir sa famille restée à 1200 km. » Puis cette confidence en forme de regret : « Je n’ai pas beaucoup d’amies, parce que quand on joue à un haut niveau, on s’entraîne, on ne sort pas, les écarts sont interdits. Tes amies, c’est ton équipe en fait. »

« Hargneuse, moi ? Non, marseillaise ! »

Roselène a pu rejoindre son club de coeur – l’OM – en juillet dernier et revenir habiter chez ses parents. Objectif : la montée en D1 cette saison. Enorme cerise sur le gâteau, l’arrière latérale devrait jouer la Coupe d’Afrique des Nations l’été prochain sous le maillot de l’Algérie.

« J’ai 3 nationalités, explique-t-elle devant les ados ébahis. Je suis algérienne par ma mère, tunisienne par mon père et je suis française. » Question de votre serviteur : « On dit que vous avez un caractère hargneux sur le terrain, c’est vrai ? » Réponse du tac-au-tac : « Je suis marseillaise !« 

« Je vais là où la joie me mène »

On terminera la conférence avec cette question d’une lycéenne adressée à Clara Mattei : « Où trouvez-vous la force de vous battre ? » Clara : « Je ne me bats pas. Je vis comme toi. Je vais là où la joie me mène. » Comme en ce jour de juin dernier où elle vint nager avec 140 enfants réunis par M24 au Cercle des Nageurs de Marseille (photo ci-dessus).

Mardi soir, dans les salons du Vélodrome, avant de reprendre le car pour retourner dans leurs quartiers, la joie était dans les sourires des filles et des garçons venant prendre la pose à côté de Clara et Roselène. Ce 13 février fut un jour merveilleux pour nos 250 élèves, leurs professeurs, les chefs d’établissement et les partenaires de notre association.

Peu avant la conférence, ces derniers avaient d’ailleurs eu l’occasion d’échanger sur les actions de M24 et de se retrouver pour une mémorable photo de famille sur la pelouse du Vélodrome !

Le recteur d’académie alerte sur la santé des jeunes

La présidente de l’association Muriel Pruvot a déroulé devant les soutiens de M24 un programme ambitieux pour 2024 avec de grands rassemblements sportifs inter-établissements en avril, mai, juin et octobre, une réflexion sur l’e-sport et la poursuite de conférences de sensibilisation dans les écoles.

Une initiative saluée notamment par Michèle Rubirola, première adjointe à la mairie de Marseille, Hervé Liberman, président du Comité régional olympique et sportif, et le recteur d’académie en personne, Bernard Beignier. Il a rappelé l’impérieuse nécessité d’encourager les enfants à pratiquer l’activité physique afin d’endiguer la catastrophe sanitaire qui se profile en raison de la sédentarité, du surpoids et du recul effrayant des capacités cardiovasculaires des 11-17 ans qui, accrochés à leurs écrans, sortent beaucoup moins

Marseille : merveilleuse leçon de vie pour 500 élèves

Ils sont arrivés en rangs serrés de tous les coins de la 2e ville de France en ce premier mardi d’avril sur le vieux stade mythique d’Endoume, au pied de la basilique Notre-Dame de la Garde. Saint-Barnabé (12e), Mazargues (9e), La Cabucelle et La Viste (15e), Saint-Just (13e), La Capelette (10e), La Blancarde (4e), Le Camas (5e), Vauban (6e), le Prado (8e)… Autant d’arrondissements que de quartiers pour illustrer toute la diversité marseillaise, avec des écoles mélangeant élèves valides et en situation de handicap venant participer à cette première journée « Olympisme pour tous » organisée par l’association M24 Sport Santé.

Handi-foot, relais à l’aveugle

Quelque 500 scolaires du CM1 à la terminale avaient donc rendez-vous avec le sport sous toutes ses coutures dans le cadre de la Semaine nationale Olympique et Paralympique. Au menu : des courses de relais à deux avec un élève les yeux bandés, du handi-foot, la découverte de l’aviron pratiqué par Alexis Sanchez, étudiant qui a perdu ses jambes dans un accident de scooter ou de la natation avec Clara Mattei, championne de France 3 nages Handisport, mais également l’initiation au volley, deux tournois de basket endiablés et bien sûr, parce qu’on est à Marseille, 7 tournois de foot (si,si!) acharnés mais à la fin desquels on se tape tous dans la main.

Comme vous le verrez dans le très joli et fort humoristique reportage de Nathan Pulvar en lien de notre article, les élèves ont adoré.

Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

Les enseignants survoltés

Les enseignants n’étaient pas en reste à l’image de la formidable professeur d’EPS du collège-lycée juif ORT-Bramson, Cathy Boyer, et de son énergique consoeur Lorie Debarge du collège-lycée musulman Ibn Khaldoun, qui ont piloté avec brio les tournois de basket : « Ce fut une journée fantastique, les jeunes ont beaucoup appris et échangé entre eux. » Même engouement chez Guillaume Rappelin (Lacordaire) et Alexandre Bartoli (Cours Notre-Dame de France). Stanislas Rinci (La Viste), Cyril Monaggheddu (Sainte-Trinité), Idris Labane (Ibn Khaldoun) et Cédric Follain (Provence) se sont régalé à superviser le foot sous la houlette de Dominique Rabier, vice-président de M24 et responsable de la commission Sport qui était au four et au moulin.

Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

« C’était génial ce que vous avez proposé aux élèves« , se réjouissait la cheffe d’établissement de l’ORT, Vanessa Zeitoun. Son confrère de Saint-Charles Camas, Kléber Corenflos, avait lui aussi les yeux qui pétillaient, et Julien Garnung (La Viste) tout comme Xavier Méry (Sainte-Trinité) n’avaient qu’une envie : rentrer sur le terrain pour pousser leur équipe! Doucement les gars quand même, vous n’êtes plus tout sveltes…

Le capitaine amputé enrhume les lycéens gaillards !

A midi, tous ces enfants et leurs accompagnateurs ont vécu un moment qui compte dans une vie : la rencontre avec des footballeurs amputés de l’US Endoume. Rémi Salas et Jérôme Raffetto, capitaine de l’équipe de France, ont livré un festival dans un match avec une sélection M24 de lycéens où personne ne s’est fait de cadeau, dans un respect total de l’adversaire toutefois. Et quels dribbles, quel but que celui inscrit par Cap’tain Raffetto au terme d’un slalom parmi les lycéens ! Du gruyère votre défense, les minots (à voir dans notre vidéo évidemment) !

Le foot a sorti Rémi du trou

« J’ai rejoint le foot amputé cet hiver, quand Sabri Dhaoudi le manager de l’US Endoume est venu me chercher, confie Rémi Salas. J’étais au fond du trou, ça m’a sauvé la vie. » Sauver la vie : c’est également ce qu’a expliqué cet homme au courage extraordinaire qui s’appelle Alexis Sanchez. Pas celui de l’OM, non.

Cet Alexis-là a perdu ses deux jambes dans un accident voilà quatre ans. C’est lors de sa rééducation avec l’association l’Avi Sourire qu’il a découvert l’aviron dans les bassins de l’Estaque (Marseille 16e). Depuis, il enchaîne les vagues et les kilomètres, et a déjà arraché à la force des épaules plusieurs titres de champion de France et de vice-champion d’Europe. Ce qu’il vise désormais, c’est la qualification aux Jeux Olympiques Paris 2024.

Les partenaires présents à la Journée "Olympisme pour tous"

« Le Monsieur, il a pas de jambes! »

« T’as vu le monsieur, il a pas de jambes mais des cannes en fer ! » Étonnement pour ces deux fillettes de CM1 en cette journée particulière de découvertes. Alexis ne cache jamais ses prothèses. Il se réjouit de la réaction des enfants. Car l’étonnement, c’est justement s’ouvrir à l’altérité, à la différence, et c’est bien un des objectifs de M24 que de favoriser l’inclusion de toutes et tous. Et si on réfléchit bien, lequel d’entre nous n’est pas différent des autres, à un titre ou un autre ?

Quelle leçon de vie et de courage ont ainsi reçue nos élèves ! Surtout quand Alexis regarde les petits courir derrière un ballon et confie : « Je n’ai qu’une envie, c’est les rejoindre. » Ou quand les minots apprennent que Clara Mattei, dont les bras sont atrophiés, est championne de natation. Et, répondant à l’invitation de Jean Castelli, président délégué du Cercle des Nageurs partenaire de M24 et présent ce mardi, Clara a fait une promesse : « Je viendrai nager avec les enfants lors du Relais de Natation le 20 juin dans le bassin olympique. »

Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

Le sport améliore la santé

Eh ouais, rien que ça les amis ! Des champions (on attend aussi le poloïste Alexandre Camarasa et le Cercle des Nageurs va mobiliser ses troupes de médaillés), une piscine prestigieuse qui a vu fleurir les Gilot, Manaudou et Lacourt, pour quelques centaines d’écoliers qui donneront le meilleur. Ce sera donc le 20 juin.

Mais au fait, au-delà de la beauté du geste et de la nécessaire solidarité qui fait la beauté de la vie, pourquoi toute cette énergie au service de la jeunesse ? Parce que sa santé pose question, comme l’a rappelé le président de M24, Xavier Méry : « Les élèves ont pu se rendre compte de la difficulté que peut représenter le handicap, et comment le sport peut être un moyen d’améliorer sa santé.« 

Les chiffres sont effarants

Les chiffres sont effarants avec un quart des jeunes de 11 à 17 ans en surpoids ou obèses. L’inactivité fait des ravages, 49% d’entre eux présentent un « risque sanitaire très élevé » selon l’ANSES (étude en 2020) en raison d’une sédentarité accrue par une consommation immodérée des écrans et d’un effondrement de la pratique sportive hors école, avec moins de 20 minutes par jour quand la recommandation est de 60 minutes. C’est de ce constat terrible pour nos enfants qu’est née M24. Pour ne pas accepter l’inacceptable.

Vice-président de M24, le docteur Hervé Collado voit se profiler la catastrophe : « Cette génération est peut-être la première qui vivra moins longtemps que celle de ses parents, notamment à cause de toutes les maladies engendrées par le surpoids et l’inactivité. » TOUS les spécialistes tirent la sonnette d’alarme : nos enfants vont payer cher leur inactivité.

Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

Raffetto digne de Payet (une jambe en moins)

Philippe Blua, directeur général de l’Hôpital Européen, souligne cette nécessité de prendre le taureau par les cornes et alerte sur la flambée des maladies chroniques comme le diabète : « Un des éléments pour éviter de tomber malade, c’est la pratique du sport. » A l’Hôpital Saint-Joseph, le directeur-adjoint Florent Rovello ne dit pas autre chose quand il rappelle que le sport est devenu un recours fondamental pour sortir de la maladie. Et puis il fallait le voir, lui l’ancien footballeur d’Endoume, regarder avec des yeux ébahis la performance des footballeurs amputés, quand Jérôme Raffetto claque une reprise de volée digne de Dimitri Payet ! « Quand tu vois leur énergie, et ce qu’ils font avec une jambe en moins, tu arrêtes de te plaindre de tes misères du quotidien et tu te bouges! »

Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

La joie dans les yeux des enfants

Qu’ajouter ? Sinon que le bonheur était dans le stade hier pour des centaines de gosses et leurs éducateurs. Il faut dire que tous étaient sous bonne protection, celle de la Bonne Mère de tous les Marseillais, quelles que soient leurs origines.

Ajouter aussi qu’on avait le cœur qui battait la chamade quand les enfants ont explosé de joie à l’annonce des résultats des tournois, car finalement presque tous les établissements participants (1) sont repartis avec une coupe. Le bonheur étincelait dans leurs cris, dans leurs yeux, dans leurs « merci » (oui, oui, ils savent dire merci…).

Cheerleaders, une autre façon de faire du sport

Bon, il est temps à notre tour de remercier les fantastiques personnes qui ont animé cette journée : les 24 collégiennes de Sainte-Trinité qui ont donné un magnifique spectacle de cheerleaders (leur groupe coaché par leur surveillant et bientôt prof d’EPS Alexandre s’est constitué dans le cadre des activités de M24), aux élèves de première de ce même lycée qui ont arbitré les matchs des primaires, à tous les enseignants présents – mention spéciale à Céline Herzog, Christine Rabier, Lorie Debarge et Cyril Monaggheddu qui ont été fantastiques -, à Ismaël Mekhdelouf de l’institution Vitagliano-Apprentis d’Auteuil qui a organisé un stand d’initiation aux premiers secours avec ses élèves.

Cathy Boyer avec sa collègue de l’ORT, Lorie Debarge pour Ibn KHaldoun et Cédric Follain de l’Ecole de Provence. Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

Chapeau aux parents d’élèves qui ont pris une demi-journée, merci à Sabri et Ramzi Dhaoudi de l’US Endoume, à la Ville de Marseille qui a mis le terrain à disposition, à nos partenaires qui ont fait le déplacement à l’image des hôpitaux Européen et Saint-Joseph, du Cercle des Nageurs avec Jean Castelli et Morgane Mascret, d’Ecole Directe et de son président Yves Blisson, des Spartiates avec Richard Crouzet, d’Adda Abdelli l’auteur de la série « Vestiaires » sur France 2, d’Adèle Stern, project manager pour les JO 2024 dans le Sud de la France représentant Cédric Dufoix… Clin d’oeil à l’équipe M24 mobilisée sur le pré (Xavier Mery, Dominique Rabier, Baptiste Boulan, Laetitia Delouis, Nathan Pulvar) Sports Elite Jeune a fourni en guise de souvenirs des balles très appréciées à tous nos jeunes compétiteurs.

UN IMMENSE MERCI A NOS PHOTOGRAPHES PROFESSIONNELS QUI ONT OFFERT LEURS TEMPS ET LEUR TALENT A M24 : ANNE-SOPHIE NIVAL ET CLAUDE ALMODOVAR

Dominique et Christine Rabier. Photographie par Anne-Sophie NIVAL / Hans Lucas

Les 25 et 26 mai, on y retourne !

Pour terminer, une dernière info : on remet le couvert les 25 et 26 mai au stade Delort avec la quinzaine d’établissements engagés dans M24 Sport Santé pour un méga Relais sur la piste des championnats de France d’athlétisme. Parce que notre credo est double : 1- le sport change nos vies, celle de nos enfants en les poussant à faire du sport ! 2- à Marseille, on craint dégun !

(1) Les établissements scolaires ayant participé à cette journée sont : Sainte Trinité, Notre Dame de la Viste, Provence, ORT Bramson, Lacordaire, IBN Khaldoun, Notre Dame de France, Sainte Marie Blancarde, Saint Barnabé, Saint Charles Camas, Jeanne d’Arc, Vitagliano-Apprentis d’Auteuil